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HISTORIQUE DE LA PAROISSE SAINT-JEAN-BERCHMANS


CE TEXTE EST UNE REPRISE D'UNE BROCHURE ÉCRITE
PAR: MICHÈLE LALANDE,
CÉLINE MARION,
PAUL MASSICOTTE ET
ANDRÉ PETIT
AOÛT 1978
(Jacques Baillargeon et Suzanne Dignard ont fait une addition en 1983).
Converti en format web par Dominic Légaré

 

Feuillet #12

FONDATION 1908 (SUITE)

L'été on organisait des excursions à bicyclettes et pour en faciliter l'achat, un enfant qui déposait un certain montant de sa paie de servant de messe, voyait ce montant doublé à la fin de l'année. Après le départ de l'abbé Sauvage, l'abbé Foisy tente de prendre la relève (durant quatre ans). Le succès des enfants de choeur sous l'abbé Sauvage est dû principalement au fait que ce dernier pouvait y consacrer tout son temps et son énergie. Pour ce qui est de M.l'abbé Bircher, vicaire qui suivit il consacra beaucoup de temps à l'animation des loisirs. Sa présence dans les écoles fut dynamique et heureuse. Homme de prière, il savait susciter des célébrations de recueillement profond.

Au point de vue scolaire, l'année 1954 fut riche en changements. Peu après la réfection en 1953 de l'école Saint-Gabriel-Lalemant, qui devint par la suite "Marie-Mediatrice", l'école de la rue des Ecores fut désormais dêsignée sous le vocable "École Supérieure Marie-Médiatrice". Signalons aussi pour le souvenir des petites filles d'hier que J.J. Joubert procéda à l'installation d'une distributrice automatique de crème glacée. L'école y accueillait les classes de 8e à 12e années et plus de 500 jeunes filles y étudiaient en 1954. A l'école St-Jean-Berchmans, le principal M.Fernand Lavigne fit la demande d'installation d'un système d'intercommunication dans chaque classe. Ce projet ne se réalisa que plus tard, mais il témoigne de l'ampleur que prenait l'école. Enfin c'est le 16 février 1954 que la Caisse Populaire quitta ses locaux au 5940 Chabot pour aménager dans son édifice du boulevard Rosemont.

C'est aussi dans les années 50 que prit naissance la colonie de vacances avec l'aide de l'abbé Turcotte qui allait très tard le soir ou très tôt le matin, réveiller les enfants De Repentigny, une des familles les plus nombr

euses du quartier, et il les faisait monter à bord de sa camionnette à la colonie pour l'aider à la mettre sur pied et l'animer. C'est donc sous la surveillance du curé Caumartin en 1954 que la colonie prit forme. Arrivé en septembre 1954 au presbytère de la paroisse, alors âgé de 31 ans, l'abbé Turcotte est nommé aumônier de l'école Madeleine-de-Verchères où il se rend compte qu'il n'existe pas d'organisation pour les filles. L'année suivante, au printemps 1956, dans le but de poursuivre durant l'été la formation reçue durant l'année, tous se dirigent en sa compagnie vers la colonie de vacances. Une des élèves dont les parents ont un oncle du côté de Mont-Rolland, donne l'opportunité de louer deux chalets et d'acheter une tente ou deux. Avec Mademoiselle Paquette, institutrice à l'école St-JeanBerchmans, avec les croisés et les cadets du Sacré-Coeur, on assiste à la naissance du camp de vacances des paroissiens.

L'année suivante, en 1957, la compagnie des guides est mise sur pied. L'abbé Turcotte, qui est aussi l'aumônier de la Ligue du Sacré-Coeur, réussît à convaincre les ligueurs de former un comité de la "colonie" celui-ci durera jusqu'en 1977, le tout, concernant la colonie, étant remis à la fabrique en 1978. Mais 1957, c'est aussi l'époque d'une certaine jeunesse qui se veut plus changeante. C'est l'époque "d'Elvis" qui a une influence prépondérante sur la jeunesse. Une influence que plusieurs redoutent. Ainsi en 1958 le clergé s'oppose-t-il à ce que la vedette américaine vienne se déhancher devant la jeunesse Montréalaise. La colonie de vacances s'était fixée des distractions sans lendemain. A la colonie, on proposait d'autres jeunes en exemple. Ainsi Suzanne Dignard, qui commence très jeune chez les guides où elle a la possibilité de développer son sens des responsabilités au point de devenir cheftaine.

Lors de la bénédiction de la statue de la Sainte Vierge, donnée à l'inauguration du deuxième camp, Monseigneur Lajeunesse et Monseigneur Frenette ainsi que plusieurs paroissiens de St-Jean-Berchmans, dont MM. Guénette, Martineau, Bazinet, Desjardins, Renaud etc, se rendent à Mont-Rolland. Monsieur A.J.O'Connell, riche propriétaire de chevaux de la région est demandé par le curé de Mont-Rolland pour transporter les deux évêques en grande pompe. O'Connell, impressionné par la ferveur des paroissiens ainsi que par le but charitable de l'oeuvre, annonce en coup d'éclat qu'il fait don de $500.00 à la paroisse pour l'implantation du camp. Un comité est alors formé pour gérer cet argent, comité entièrement indépendant et composé de laïcs.

Le député, Maurice Custeau conseille l'incorporation. Dotée d'une charte, la colonie obtint ensuite un octroi de $5000.00 par année durant plusieurs années. En 1958, la paroisse achète le terrain et entreprend de construire un grand bâtiment à deux étages. La colonie sera alors dotée d'une cuisine, d'un réfectoire, d'un dortoir ainsi que d'une chapelle. Avec l'aide d'un contracteur et la corvée des paroissiens, on complète le plus important de la construction en seulement trois semaines. Des remerciements spéciaux seront alors adressés à MM. Paul Martineau, Arthur Lemyre, celui-ci passait l'été à la colonie en compagnie de son ffis, Germain Bourbonnais, Monsieur et Madame René Desjardins etc. Durant les années suivantes, on mettra sur pied des souscriptions et une collecte annuelle à la porte de l'église.

Certains se souviendront du mot d'ordre lancé pour stimuler les volontaires des corvées: "Vaut mieux ouvrir des camps de vacances que des maisons de réforme". Les lits dont la colonie était dotée, étaient d'anciens lits d'hôpitaux obtenus gratuitement par sollicitation. Ingénieux, les organisateurs de la colonie ne laissèrent passer aucune chance. En ce qui concerne les fenêtres par exemple, l'époque coïncide avec l'abandon des tramways par la Commission de Transport. On ne laissa pas passer une si belle chance en réussissant à mettre la main sur ces fenêtres à raison de 25 cents l'unité. Les fenêtres doubles que l'on installait sur les tramways, faisaient très bien et cela revenait moins cher de changer toute la fenêtre que de remplacer une vitre brisée. On avait aussi obtenu pour la chapelle des bancs au siège tressé. La Caisse Populaire fournit la batterie de cuisine pour une centaine de personnes ainsi que le poêle à gaz propane. Comme on peut le constater, un faste climat d'entraide entourait l'évolution et l'établissement de cette colonie de vacances souhaitée par tous, et répondait à un besoin ressenti par tous.

Aux alentours du 20 mai de chaque année, on organisait une battue dans la paroisse qui avait pour but de ramasser les boîtes de conserves. Le plus souvent on en ramassait beaucoup trop, de même que le camp ne tarda pas à se retrouver avec un surplus de personnel volontairel Le début de la saison de la colonie commençait toujours par une récollection communément appelée retraite. Ensuite différents organismes se relayaient tout au long de l'été pour égayer le camp. Le tout était bien sûr entrecoupé de périodes de repos pour les animateurs qui devaient en avoir bien besoin au milieu de tant d'activités et de gens électrisés par l'enthousiasme.

Pour plusieurs personnes de la paroisse, une visite ou un séjour au camp représentait l'unique sortie de la période estivale. On peut dire que presque toutesles jeunes filles de la paroisse sont passées par la colonie. Tout le monde se rappellera de l'autobus bleu de l'abbé Turcotte; une sorte de camion à quatre roues, meublé de vieux bancs d'autobus de la ville et qui a servi à toutes les sauces mais plus particulièrement à transporter les jeunes vers la colonie. A chaque année, les guides ouvraient la saison et exploitaient un thème défini comme par exemple "le Petit Prince" de StExupéry, "Pèlerins en route", "Moulin qui chante" ou "Spoutnik", thèmes variés autour desquels on montait des pièces de théâtre. Les religieuses participaient activement à la mise sur pied de ces activités, seulement avec de la bonne volonté, la colonie connut des heures des plus prospères.

Durant ce temps, La Caisse Populaire prospérait elle aussi. Le 24 janvier 1955 en fêtant ses quarante années d'opération, on procéda à l'engagement d'un gérant à temps plein qui entra en fonction au mois de mars suivant. Dorénavant la Caisse était ouverte le jour et on assista à la formation d'un comité en vue de la construction d'un local plus vaste pour y aménager ses bureaux. Le contrat de construction fut octroyé à "Duroc Construction" au coût de $115,934.00 le 4 juillet 1955. La Caisse pouvait alors se vanter d'avoir $2,306,126,60 d'actif, de compter 3,606 sociétaires et 3578 déposants réguliers. Le gérant M. Jobin n'en était pas peu fier, lorsque le 30 août 1956 il put annoncer que la Caisse déménageait dans son propre édifice à l'angle de De Loriinier et Rosemont.Témoin de la bonne gérance de cette Institution coopérative et de son intérêt à la collectivité, le 22 novembre 1956, la Caisse fit don de $250.00 à la Conférence Saint Vincent-de-Paul de la paroisse. Ce don ne fut pas un cas unique, car l'administration de la Caisse avait déjà versé, le 26 juin précédent, la somme de $50.00 à l'abbé René Turcotte pour l'aider à défrayer les coûts de la location du camp d'été pour les Guides de la paroisse.

Toujours en ce qui concerne l'activité de la Caisse Populaire, il est fait mention le 26 février 1957 que, sur un total de 3830 familles habitant la paroisse, on dénombrait 3,957 sociétaires adultes, 1914 déposants scolaires et 3921 déposants. Soulignons que 492 paroissiens étaient fiers de se prévaloir de leur droit d'emprunteur. Les sociétaires voyaient leur coopérative grossir au rythme des années au _point de franchir le cap de $2,351,648.00 d'actif. Une telle prospérité, témoin d'un travail collectif et d'une confiance mutuelle, fut couronnée le 30 juillet 1957 par la bénédiction de la Caisse à laquelle assistèrent 125 personnes.

C'est cependant en 1958 que la Caisse connut encore une poussée ascendante remarquable qui se refléta sur toute la paroisse. En effet, cette année fut ponctuée d'une série de dons et de souscriptions aux oeuvres paroissiales d'une quantité notable Ainsi:

- chorale St-Jean-Berchmans: 50.00$
- Ligue du Sacré-Coeur: 22.58$
-Publicité oeuvres paroissiales: 21.00$
- Loisirs Notre-Dame-des-Monts: 666.66$
- Centre de la Bible: 10.00$
Hôpital Sainte-Justine: 10.00$
- Conférence Saint-Vincent-de-Paul: 250.00$
- Collège Ste-Croix: 100.00$
- Fédération canadienne-française: 150.00$
- Mission du Père Marcotte: 35.00$
- Club Richelieu: 10.00$
- Association Canadienne-française des aveugles: 25.00$
- Scouts de St-Jean-Berchmans: 20.00$
- Cardinal Léger: 365.00$

tous ces chiffres pour illustrer la prospérité d'une entreprise coopérative mise sur pied avec seulement de la bonne volonté et de la confiance réciproque entre l'administration et les sociétaires.

Durant ce temps, parallèlement la colonie de vacances continuait à se développer et à prendre forme. Le 9 juin 1958, le comité de la paroisse écrivait une lettre à l'Archevêque Léger pour dégager la paroisse de toutes les responsabilités et se portait garant de la colonie. Une charte fut obtenue de Québec, et la Caisse Populaire (quelle appellation juste) accepta d'y apporter son concours en faisant l'achat d'un domaine à StDamien-de-Brandon. Ce domaine devint propriété de "Loisirs Notre-Dame-des-Monts inc",


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