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HISTORIQUE DE LA PAROISSE SAINT-JEAN-BERCHMANS


CE TEXTE EST UNE REPRISE D'UNE BROCHURE ÉCRITE
PAR: MICHÈLE LALANDE,
CÉLINE MARION,
PAUL MASSICOTTE ET
ANDRÉ PETIT
AOÛT 1978
(Jacques Baillargeon et Suzanne Dignard ont fait une addition en 1983).
Converti en format web par Dominic Légaré

 

Feuillet #1

PROLOGUE

La paroisse fut nommée St-Jean-Berchmans en l'honneur de Jean Berchmans, né le 13 mars 1599 à Diest, dans la province du Brabant, en Belgique. Il meurt le 13 août 1621 de dysenterie. Il fut béatifié le 9 mars 1865 par le Pape Pie IX et canonisé le 15 janvier 1888 par le Pape Leon XIII. St-Jean-Berchmans est le patron de la jeunesse et des servants de messe. A 12 ans, il gagne sa vie comme subalterne pour un curé et comme servant de messe. Sa spiritualité était de faire d'une manière extraordinaire les choses ordinaires. Il ne se distingua par aucun fait merveilleux, mais il accomplit extraordinairement les tâches les plus infimes. Il mourut à Rome, à l'âge de vingt-deux ans. Il fut l'aîné de cinq enfants dont trois se consacrèrent au Seigneur.

Malgré une instruction qui lui eut permis d'adopter une carrière plus élevée, son père, Jean-Charles, gagnait sa vie dans les pénibles fonctions de tanneur. Plus précisément St-Jean-Berchmans est le patron spécifique des enfants de choeur. Il accorda sa dévotion à la Vierge-Marie. D'ailleurs il fait partie de la Congrégation de la Sainte Vierge, membre de la Compagnie de Jésus, par voeu solennel il se constitue l'apôtre de l'Immaculée-Conception. C'est Pie IX, le pape de L'Immaculée-Conception qui l'a béatifié et sa canonisation en 1888.

L'avenue Papineau constitue le premier chemin parmi tous ceux qui, plus tard, sillonneront la paroisse St-Jean-Berchmans. Il a été ouvert en 1810 afin de permettre la communication entre le faubourg Ste-Marie et la Côte-de-la-Visitation. On lui attribue ce nom en l'honneur de Joseph Papineau (1752-1841) juré consulte et homme politique, né à Montréal. Il fut un vigoureux défenseur des libertés populaires sous l'administration Craig.

Saint Jean Berchmans
J. Guardo

Il était le père du tribun Louis-Joseph Papineau, un des artisans du soulèvement armé de 1837. Certaines parties de cette vole ont déja porté les noms: Chemin et Square Papineau, Chemin Victoria, Queen Square, rue Monarque, Bromby Lamarche et Charles Beaubien. Ainsi en 1838 le chemin Papineau devient le nom de Papineau au Chemin Victoria. En 1810 on voit s'ériger le nouveau village de la Côte-de-la-Visitation ayant son centre rue Papineau, entre les rues Mont-Royal et Rachel.

Le 27 juin 1883 s'ouvre l'avenue de Lorimier en commémoration de François-Marie-Thomas Chevalier de Lorimier (1803-1839) notaire de Montréal et patriote qui organisa le soulèvement de Beauharnois en 1838. Il fut condamné à mort par une cour martiale créée par Colborne, et exécuté au "Pied du Courant", (c'est-à-dire au sud de l'avenue) le 15 février 1839. Notons qu'à l'origine cette avenue portait le nom de Colborne.

En ce qui concerne le transport urbain, son histoire remonte à 1861 alors que fut incorporée la "Montreal City Passenger Railway" et que l'on construisait six milles de voies pour huit voitures publiques tirées par des chevaux. Les travaux commencèrent le 18 septembre 1861 et dès le 27 novembre la première ligne de la Place d'Armes à Hochelaga et de la Place d'Armes a la rue McGill était suffisamment avancée pour qu'on puisse commencer à accepter des passagers. La vitesse des voitures ne pouvait dépasser six milles à l'heure et les tarifs étaient de $0.05 dans les limites d'une ligne. Mais précisons que l'année 1892 marqua le début de la période la plus importante dans l'histoire du transport urbain à Montréal celle du transport par véhicules électriques. Non seulement le service fut-il grandement amélioré, mais Montréal se développa immédiatement à un rythme extrêmement rapide, sa population passant de 261,000 en 1891 à 600,000 en 1910. Le premier véhicule électrique entra en service le 21 septembre 1892, On adopta en 1905 le système de paiement à l'entrée, ce qui amena un changement radical dans la construction des nouveaux tramways, désormais pourvus d'une sortie avant et d'une plate-forme arrière ou était placé le receveur des billets qui donnait le signal du départ.

Cependant, déjà en 1895 des habitants demeuraient sur le territoire qui, plus tard, formera la paroisse St-Jean-Berchmans. Ainsi sur le lot 207 dont M. Flaherty est propriétaire par succession, habite M. John Ramadge, un cultivateur. Le lot 208 appartient a Samuel Molson. Sur ce lot, on dénombre Mathias Martineau, journalier et une famille dont on ne peut préciser le nom, soit Ekers (ou Keough). Dans cette famille Archibald est un brasseur, Edouard s'est fait laitier, Patrick est tailleur de pierre et John journalier.

Notons que cette même famille occupe le lot 210 dont le propriétaire est Dab Ryân. Sur le lot voisin, c'est-a-dire le lot 209, dont M. Hasting est propriétaire par succession, Thomas Darmage cultive la terre. Une commission des chemins à barrières occupe le lot 211 dont M. John Dooley, âgé de 75 ans, est gardien.

Une autre rue qui intégra les limites de la paroisse, change de nom en 1898. Ainsi le 19 juillet 1898, une résolution du conseil de l'ancienne municipalité de Saint-Louis de Mile-End est ainsi rédigée:" Il est résolu que la rue Père Labelle soit appelée à l'avenir rue St-Zotique."Ce nom fut probablement donné en l'honneur de Zotique Racicot qui était depuis 18 ans, responsable des finances de l'Archevêque de Montréal. Signalons qu'une partie de cette voie s'est dénommée avenue Atlantique.

La rue qui, auparavant portait les noms de Geaton et Champlain, devient le 4 avril 1899 la rue Marquette. Cette nouvelle appellation ne peut que rappeler le Jésuite missionnaire au Canada, Jacques Marquette (1637-1675) qui découvrit le Mississippi avec Louis Joliet en 1673. A pareille date la rue Gydenham se transforme enFabre. Edouard Charles Fabre (18271896) né à Montréal, devint troisième évêque en 1876 et premier archevêque de Montréal en 1886.

Toujours le 4 avril 1899, on substitue le nom de Garnier à la rue Durham. Charles Garnier était également jésuite et missionnaire en Nouvelle-France (1613-1649). Cependant on dit qu'il fut tué par les Iroquois. Il sera canonisé en 1930.

La rue Holt est sûrement une des plus caractéristique du quartier puisqu'elle fut parrainée par Sir Hébert Holt le 22 mai 1903. Sir Hébert Holt, (18561941) est un financier montréalais d'origine irlandaise, président de la "Rosemont Land and Improvement Co". Il a déposé le plan de lotissement d'une terre du Village de la Côte-de-la-Visitation comportant l'ouverture de plusieurs rues dont la rue Holt.

C'est le 22 mai 1903, qu'un syndicat immobilier composé de M.M.H,.S.Holt et M.H.Dandurand déposait au bureau d'enregistrement provincial un plan de lotissement d'une partie de la terre d'Alexander Cramford, comportant l'ouverture de plusieurs rues dont l'une reçut dès lors, le nom de Dandurand. Ajoutons que M. Dandurand fut le premier propriétaire d'une automobile à Montréal.

Aussi, l'établissement des usines Angus par le C. P. vers 1900 sera capital à l'évolution de la paroisse et du quartier. Ces usines sont situées en haut de la rue Sherbrooke sur le plateau qui domine Hochelaga, dans le territoire du Village de la Côte-de-la-Visitation. D'ailleurs le syndicat immobilier dirigé par M.V-H. Dandurand et dont M. Hébert Holt, faisait partie, avait été chargé d'acheter le terrain nécessaire. Il y eut cependant un résidu considérable, toute la terre Cramford que le même syndicat fit homologuer et cadastrer en lots à bâtir. Comme la municipalité du Village de la Côte-de-la-Visitation ne voulait cependant entreprendre aucune sorte d'aménagement urbain, le syndicat obtint l'autorisation en 1905 d'ériger une nouvelle municipalité, celle du Village Rosemont. Ce nom fut choisi par M.V.H. Dandurand en l'honneur de sa mère Mme Rose Dandurand,

Du côté est, de la future paroisse St-Jean-Berchmans se dressera l'avenue des Erables, nom qu'on lui attribua le 4 avril 1905, sûrement en raison de la frondaison qui s'étalait de chaque côté de la rue. Par contre, on identifiait préalablement cette voie par les noms de Chaussé, Chabot et Parthenais.

De même la rue Bordeaux naquit le 4 avril 1905. Celle-ci tire son origine d'une ville de France. Certains tronçons de cette rue ont déjà été connus sous les noms de Casault et Dumont. Naturellement la rue Des Carrières est très significative de toutes les activités qui occupèrent le secteur. Elle fut un ancien chemin conduisant aux anciennes carrières de Montréal. Même lorsqu'elle eut différentes appellations, celles-ci demeurent conformes au milieu. Ainsi, différentes parties de cette voie se nommèrent Chemin des Tanneries, Chemin de la Petite Côte, Chemin de la Côte-de-la Visitation et avenue Pacific, en raison de la proximité de la voie ferrée du Canadian Pacific menant au Shop Angus.

Le régime des routes payantes, institué vers 1840 figure au prélude du quartier Rosemont et de notre paroisse. Ainsi, la ville de Montréal en s'annexant les municipalités environnantes, a assumé les obligations de ces petites municipalités en matière de chemins à barrières. On payait selon la catégorie de voiture, et proportionnellement à sa grosseur. Alors on devait payer un tribut pour se rendre de Montréal à Lachine, Notre-Dame de Grâce, Sainte-Cunegonde, St-Henri, Rosemont, Ahuntsic, Longue-Pointe. Cependant, des sociétés se chargèrent de l'entretien des voies publiques en retour, elles imposèrent une loi de passage. Le système survécut longtemps, puisqu'on en trouvait encore des vestiges lors de l'annexion des municipalités, principalement entre 1900 et 1910, qui fut l'époque annexionniste par excellence. Plusieurs lois d'annexion renfermaient cette disposition: "Immédiatement après l'annexion, la Cité de Montréal fera, avec la Commission des chemins à barrières de Montréal les arrangements nécessaires pour l'abolition des barrières de péage dans la municipalité de...". Par la suite, ce fut le gouvernement fédéral qui assuma la propriété des chemins à barrières.

Dans notre paroisse à l'étude, la barrière à péage subsistait en 1908-1909 au coin de Des Carrières et Papineau. Le gardien était M. McErey qui louait également ses terrains pour la culture. Lorsque M. Lapierre vint s'établir à côté de la barrière, M. McErey ouvrit un autre poste de péage à l'angle des rues Rosemont et Des Carrières pour rattraper les gens qui contournaient l'ancien poste. Le droit de passage était d'environ dix sous.

Dans les années 1900 et même auparavant, le site de l'eglise actuelle servait de lieu de pique-niques. Cependant avant l'arrivée du premier curé qui fondera la paroisse St-Jean-Berchmans, soit le curé Guay, un prêtre de l'Immaculée-Conception, se rendait à l'occasion, l'été, sur la rue Cartier près de Bellechasse pour y dire la messe. Les habitants plus hardis se rendaient à la paroisse St Grégoire-le-Thaumaturge afin d'y pratiquer le culte. Mais ce déplacement n'était pas chose facile pour ceux qui habitaient à l'extrémité des terres. Les gens s'obligeaient à une bonne monture, car souvent les routes étaient mauvaises et cahoteuses.

Voilà ce qui précède en quelque sorte la fondation de la paroisse St-Jean-Berchmans. Paroisse qui, malgré des débuts difficiles, durera et croîtra grâce aux efforts de ses paroissiens, décidés non seulement à posséder leur propre lieu de culte, mais toutes les autres institutions et commodités que requiert la notion d'appartenance de chaque individu.


...Suite - Feuillet #2


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